(Copyright Photo : Loic Manzolini - ALM Evreux)
Au terme d'un match très physique face à l'Université de St. John remporté par son équipe d'Evreux 85 à 61, Rémy Valin, le coach de l'ALM fait le point sur la préparation, revient sans langue de bois sur la nouvelle formule de Pro B et déclare son attachement au club normand.
Inside Basket Europe : Qu’avez-vous pensé de votre prestation de ce soir ?
Rémy Valin : Il y avait quand même une sur-agressivité défensive limite hystérique sur le début du match de la part des joueurs et du staff . Alors certes c’est la mentalité américaine mais ce soir c’était vraiment excessif, le point positif est que nous avons répondu à ce combat. Après, vraiment juger face à des équipes universitaires c’est compliqué car ce ne sont pas vraiment les mêmes systèmes de jeu qu'en Pro B. En tout cas, au niveau de l’envie, de l’agressivité et sur ce que l’on essaie de mettre en place, on ne s’est pas laissé marcher dessus, cela est un bon point psychologique. En terme de jeu, c’est complexe car ce soir il y avait une zone de 2-3, je pense qu’on ne peut pas trop juger.
Quels sont vos objectifs cette saison après la très bonne saison de l’an passé ?
Il faut reconstruire, les joueurs doivent d’abord apprendre à se connaître, à construire des automatismes, à dégager des leaders dans l’équipe même si Guillaume (Costentin) et Lahaou (Konaté) vont prendre ce rôle-là. Il ne faut donc pas trop se poser de question et avoir un socle défensif hyper fort qui ne bouge pas durant la saison car c’est le seul garant pour pouvoir jouer une place dans les huit, voire plus.
La saison est longue, 44 matchs, un nouveau système avec des poules, tout le monde ne rencontre pas tout le monde, c’est très compliqué de se faire un avis... Le classement final sera très influencé par ce nouveau système et là-dessus je maintiendrai ma position jusqu’au bout. Excepté si toutes les poules sont homogènes et qu’à la fin de l’année le bilan victoires/défaites est équilibré pour les premiers de chaque poule et à ce moment-là je fermerais mon clapet... le classement sera fortement orienté. Par exemple si on a un premier de poule à 9-1 et les autres premiers à 6-4 ou à 5-5, cela posera un véritable souci. Bref avec ce système qui n'offre aucune visibilité, il faut encore plus prendre match après match.
Avez-vous eu des propositions de Pro A ou de l’étranger à l’intersaison ?
Oui, oui j’en ai eu. Mais le timing n’était pas bon, j’ai commencé à recruter mon équipe très tôt, j’avais mes joueurs sous contrat. Evreux représente quelque chose de spécial pour moi, ça fait sept ans que je suis là donc je ne vais pas partir du jour au lendemain comme ça. Il faut vraiment étudier et que tout soit bien parfait. Après c’est bien d’aller en Pro A, mais pour quitter mon club de cœur, il faudrait vraiment soit qu’on me pousse dehors soit que toutes les conditions soient réunies pour y aller (en Pro A).
Où en êtes-vous dans votre préparation ? Quels sont les points à encore travailler avant la reprise ?
Beaucoup de choses. On est relativement bien, on a encore beaucoup d’automatismes et de règles offensives à trouver. Un collectif, c’est très fragile, on a notamment pu le voir cette semaine à l’entraînement car depuis lundi, les entraînements ont été catastrophiques. On a réussi à se remettre dans le droit chemin avec le match de ce soir mais il faut que les joueurs pensent tous le temps à respecter les règlements, les règlements, les règlements et ne pas penser que c’est son talent qui fait les choses, le talent est dans le système et sert à faire des choses dans le système, tant défensivement qu’offensivement. Après ce sont les automatismes, jouer, jouer, jouer ensemble.
Quels sont vos favoris pour cette saison ?
Si on ne parle que de papier, évidemment Boulazac, Bourg-en-Bresse, Châlons-Reims. Après des équipes comme Boulogne-sur-Mer, qui a la culture de la gagne... Poitiers, qui descend de Pro A et Le Portel vont aussi être très fortes. Maintenant comme il y a eu pas mal de renouvellement dans beaucoup d’équipes, cela se jouera aussi sur l’alchimie, les efforts pendant 44 matchs, beaucoup de choses rentreront en ligne de compte.
Merci beaucoup à Rémy Valin pour sa disponibilité à l'issue du match.
Propos recueillis par Laurie Lepan et Philippe Soulé-Limendoux pour Inside Basket Europe