Le règlement est connu de tous et nul ne peut y échapper. L'ADA Blois le savait depuis son arrivée en Pro B à l'été 2016, il faut un centre de formation agréé pour accéder à l'échelon supérieur, l'Elite. Le processus est en marche dans le Loir-et-Cher, tout semble prêt pour accueillir des jeunes joueurs dans l'enceinte du club, comme le prouvent les différentes signatures communiquées sur les réseaux sociaux. Mais malgré tout, certains points et notamment un font défaut pour le club. Afin qu'un centre de formation puisse être agréé, il doit avoir été en activité au minimum 6 mois, or celui-ci ne fera effet qu'à partir du 1er septembre à Blois.
Le mérite sportif revient bien évidemment à l'ADA Blois Basket qui a obtenu sa montée sur le terrain, au cours d'une saison fabuleuse. Il est donc extrêmement dur pour tous les acteurs de cette montée de se voir refuser l'accession gagnée sur le terrain, mais aussi dans les bureaux avec l'obtention du Label Club LNB Bronze.
- Un label club LNB bronze, qui n'était au final... qu'une "carotte".
En fin de semaine, le club blésois a reçu le Label Club LNB Bronze. Il devenait alors le premier club à l'obtenir, dans l'histoire de ce Label, sans jamais n'avoir atteint la Jeep Elite/Pro A dans son histoire. Un signe de la très belle structuration du club depuis quelques années, finalisé par le passage en SASP cette année. Pas moins de 250 critères administratifs et sportifs étaient retenus afin de valider ce Label ! Mais alors... Comment un club qui a validé 250 critères peut se voir refuser une dérogation de quelques mois pour un seul et unique point de règlement ?
Il conviendrait de dire que si cela était pour refuser la montée trois jours plus tard au club blésois, la LNB aurait pu se ranger et attendre avant de donner ce Label qui félicite donc la bonne santé administrative et sportive de l'ADA Blois.
- retour en 2015... avec un certain, AS monaco basket, aka "roca team".
Souvenez-vous, c'est en 2015 que l'AS Monaco Basket a fait son retour dans l'Elite, emmené par ses grands financeurs russes et son président Sergei Dyadechko. Evidemment, nous pouvons nous imaginer que la formation n'était pas forcément l'objectif principal des investisseurs lorsque, après avoir donné de l'argent au foot, ils ont fait de même pour le basket.
Effectivement, l'AS Monaco Basket ne détenait pas de centre de formation agréé lors de sa montée en Pro A, notamment par le fait que le ministère des sports français n'était pas habilité à valider le centre de formation monégasque, car la principauté a sa propre politique et son propre gouvernement. Monaco est un Etat à part entière situé géographiquement sur le territoire français. Mais alors, comment cela se fait que l'AS Monaco ait pu jouer en Pro A avec une équipe Espoirs qui finira sa première saison avec un bilan de 1 victoire pour 33 défaites ?
Vous avez bien lu, lors de sa première saison dans l'Elite, l'équipe Espoirs de Monaco a terminé la saison avec 33 défaites en 34 matchs. Ne nous dites pas alors que leur centre de formation était compétitif ! C'est notamment ce point que Blois souhaite faire valoir quant à son appel auprès du CNOSF.
- blois a dû demander la décision de la lnb lors de son ag !
Personne n'a finalement envoyé de courrier à Blois, la décision a été livrée au président Paul Seignolle lors de l'Assemblée Générale de la LNB ce lundi. Une décision qu'il a connue, car il a posé la question... sinon, personne n'aurait informé le club avant que celui-ci reçoive la notification par courrier. C'est en tout cas ce que le Manager Général du club, Julien Monclar, a tweeté.
Heureusement que @paulseignolle a posé la question, ça nous a permis d’avoir la réponse, sinon on aurait attendu un courrier... #onsaitoùestnotreplace https://t.co/Y8RYrELRSW
— Ju (@jumonclar) 25 juin 2018
Quelle image et quelle gestion catastrophique de la LNB ! Comment voulez-vous que nul ne conteste la décision ?
- vers une ligue fermée ?
L'Euroligue a déjà débuté sa route vers une ligue fermée avec pour exemple la NBA. La volonté semble de plus en plus être la même en Jeep Elite. De grandes agglomérations, des clubs avec de grands budgets, c'est ce qui semble être l'objectif d'Alain Béral et de son instance. Alors, pourquoi permettre à des petites villes d'accéder dans l'Elite ? Il ne faut pas se voiler la face, la vlonté est bel et bien d'avoir une Ligue forte, avec des équipes qui n'ont plus de pression de descente et qui misent gros sur de forts joueurs.
Vous avez vraisemblablement entendu parler de l'accession en Pro B qui semble se préciser pour le Paris Basket Avenir, qui va récupérer les droits sportifs du HTV, financièrement mal en point. Avec un investisseur américain qui débarque, David Kahn, la LNB veut un grand club phare dans l'agglomération parisienne et le PBA semble être la piste parfaite.
Plutôt que de laisser le club monter sportivement de NM2 jusqu'en Elite, la LNB va offrir la chance au PBA d'avoir une wild card en prenant les droits sportifs de Hyères-Toulon ! A l'inverse, l'ADA Blois a obtenu sa montée sportivement, mais on lui refuse pour un petit point de règlement qui aurait mérité une dérogation de quelques mois. C'est navrant et scandaleux...
Vous l'avez compris, nous admettons bel et bien que Blois ne mérite pas administrativement sa montée si on suit le réglement à la ligne près. Mais franchement, pourquoi repêcher un club de Jeep Elite, quand un autre semble sur une dynamique fabuleuse. Refuser la montée à l'ADA Blois est clairement mettre le club en danger. Blois va devoir repartir avec 4 joueurs de moins de 23 ans et un tout nouvel effectif, qui va être recruté sur le tard.
Dernier espoir pour le club du président Seignolle, l'appel devant le CNOSF, mais il va falloir que cela se fasse rapidement, car les blésois vont à un moment devoir recruter pour un niveau bien défini.