Interview Exclusive - Céline Dumerc : ''Pendant les J.O j'étais comme une gamine''

Interview Exclusive - Céline Dumerc : ''Pendant les J.O j'étais comme une gamine''

Nous avons eu l'honneur, le privilège et l'immense plaisir de poser quelques questions à Céline Dumerc. Cap's revient pour vous sur les J.O, la saison de Bourges et l'avenir des Bleues. Un pur moment de bonheur. A savourer sans aucune modération !

 

 

 

Inside Basket Europe : Bonsoir Céline, tout d'abord un grand merci de nous accorder cette interview !
 

Céline Dumerc : Pas de soucis c'est avec plaisir.

 

ISBE : Le plaisir est pour nous. Nous n'avons plus besoin de vous présenter, tout le monde connaît votre carrière. Quel est le meilleur moment de celle-ci notamment en Équipe de France?

 

C.D : Sans hésiter mes meilleurs moments en Bleu se sont passés pendant les J.O de Londres (médaille d'argent) parce que non seulement c'est une compétition à laquelle tout athlète rêve de participer, mais en plus que ce soit la manière de se qualifier ainsi que la performance pendant le tournoi font que c'était vraiment top.

 

ISBE : En effet, de plus vous avez pu voir à quel point vous avez marqué les esprits durant ce tournoi.

 

C.D : Oui en plus on a vraiment marqué les esprits, tout le monde a parlé de nous derrière, nous étions tellement contentes d'y être, d'enchaîner les matches, de gagner, nous étions comme des gosses, mais nous n'avions pas le recul à ce moment là ce qui nous a permis de rester dans notre bulle et focalisées sur le terrain tout en prenant énormément de plaisir. Mais c'était vraiment fort en émotion parce que non seulement en terme de basket on a touché le top et en plus nous avons vécu une aventure humainement incroyable.

 

ISBE : Durant ce tournoi vous étiez en feu, vous en aviez conscience ?

 

C.D : Oui c'est vrai que durant les J.O j'ai joué le meilleur basket de ma carrière, je n'avais jamais joué aussi juste, avec autant d'efficacité offensive et dans les prises de responsabilités. C'était au-delà de mes espérances et je me suis surprise moi-même.

 

ISBE : Vous aviez l'air transfigurée au fil des matches, vous êtes assez démonstrative à la base mais là encore plus.

 

C.D : Oui j'étais comme une gamine, je prenais tellement mon pied sur le terrain que plus rien ne m'importait. Je n'avais pas la peur de bien ou de mal faire qui m'inhibe un petit peu. A la base je m'autorise très peu l'échec mais là je n'avais aucun frein sur mon jeu parce que j'étais déjà tellement contente d'y être que je me disais "ok on gagne tant mieux, on perd tant pis le principal c'est d'y être ". Le simple fait d'y être était déjà une victoire et ça m'a permis d'être super bien sur le terrain et de faire des choses dont moi-même n'avait pas conscience.

 

ISBE : En plus vous avez enchaîné sur cette lancée et ce niveau de jeu en club, comment vous l'expliquez?

 

C.D : Et bien déjà on s'est rendu compte de la portée assez incroyable des J.O sur la médiatisation du Basket Féminin. Tout le monde voulait voir les Braqueuses, en plus à Bourges nous avions 3 Braqueuses dans l'effectif donc partout où nous allions le gymnase était plein avec une ambiance incroyable. Et avec ce genre d'effectif tout le monde voulait battre Bourges, mais au final après une année pleine de rebondissements nous avons réussi à remporter ce titre assez inespéré.

 

ISBE : Cette saison si vous remportez le titre vous allez égaler le record de Championnat de France, c'est un record qui compte pour vous?

 

C.D : Oui ça ferait plaisir à tout le club de rentrer dans l'histoire en égalant ce record.

 

"Perdre au Prado nous a mis une petite claque"

 

ISBE : Ces dernières semaines ont été assez compliquées en terme de résultats, avec les défaites en EuroLeague et en Championnat, vous affrontez un gros client ce week-end avec ce déplacement à Montpellier, comment abordez vous ce match?

 

C.D : C'est vrai que la semaine qui vient de passer était compliquée avec la défaite en Turquie plus celle à la maison face à Villeneuve d'Ascq, mais bon on sait qu'une saison c'est long et qu'on ne peut pas gagner à chaque fois. Ces matches ne sont pas les plus importants à gagner mais on a réussi à gagner notre premier match en EuroLeague à Gyor, on espère qu'on se relance dans une phase positive. En championnat on sait qu'il nous reste 4 matchs après celui de ce week-end avant la trêve, ce serait intéressant de revenir de ce déplacement avec une victoire. Mais Montpellier c'est une grosse équipe qui va vouloir défendre son territoire et qui a beaucoup de qualités. Je pense que ça va être un match intéressant. C'est vrai que le match contre Villeneuve a prouvé que nous n'étions pas infaillible. Tout le monde nous voyait déjà tout en haut, mais personne n'est imbattable et les équipes adverses sont de qualité.

 

ISBE : Cette défaite vous sert peut-être également de prise de conscience?

 

C.D : Tout à fait c'est une belle prise de conscience, perdre au Prado c'est toujours particulier, ça n'arrive pas souvent et peu d'équipes ont réussi cette performance. Ça nous a mis une petite claque pour nous réveiller, à force d'entendre tout le monde dire que nous sommes les meilleures du Monde nous avions peut-être besoin de cette claque pour nous rappeler qu'il faut toujours se donner à 300% sur le terrain. Nous avons su réagir à Gyor et j'espère que ce sera pareil à Montpellier.

 

ISBE : Vous tombez en plus rapidement sur un gros challenger, ce n'est peut-être pas plus mal pour se remettre encore plus rapidement à 100%.

 

C.D : Oui il vaut mieux rencontrer ce genre d'adversaire dans une période où on se remet entièrement en question pour permettre de ne pas prendre l'adversaire de haut et être à la hauteur de l' évenement, mais le match contre Gyor nous a fait du bien à la tête même si on n'oublie pas le match de Villeneuve.

 

ISBE : Et en Equipe de France comment voyez vous l'avenir, on tend vers une période de transition, qu'en pensez vous?

 

C.D : C'est toujours compliqué de voir ce qu'il va se passer à l'avance pour l' Équipe de France. Ça va faire plus de 10 ans que je fais mes étés avec l'EdF et pas une année ne s'est passé ce que l'on voulait qui se passe. Du coup il ne faut pas se prendre la tête, il y a des anciennes qui arrêtent mais les jeunes qui arrivent derrière ont du talent pour essayer de combler l'abscence des anciennes. En plus avec la nomination de Valérie Garnier est une bonne chose parce qu'elle connaît son boulot, elle travaille énormément et montre depuis 3 ans toutes ses qualités à Bourges. Il y a de belles choses à venir avec un beau futur. Toutes les équipes passent par ce genre de moments mais quand on voit les résultats des équipes de jeunes on peut s'attendre à de belles choses dans le futur.

 

ISBE : En France il y a une forte tradition au poste de meneur de jeu, avec des noms comme Yannick Souvré, Edwige Lawson-Wade et vous même, vous avez une idée sur le futur grand nom à ce poste?

 

C.D : Non je ne suis pas à même de porter un jugement là-dessus, je pense seulement qu'il y a de très bonnes joueuses qui s'expriment à ce poste en Championnat de France, c'est un poste qui nécessite beaucoup d'expérience et ce n'est pas évident même si on a plein de qualités. Mais il y a du monde et je suis sûre qu'on aura de belles meneuses dans le futur.

 

ISBE : Et bien merci pour tout Céline, pour votre disponibilité et pour tout ce que vous avez fait pour le Basket Français !

 

C.D : Pas de problème merci à vous.