© Photo : Laurie Lepan pour Inside Basket Europe
Au lendemain de la victoire du Paris- Levallois contre Dijon (72 à 63), le meneur du PL -Andrew Albicy- nous a donné une interview exclusive : son parcours, la saison en cours, l’équipe de France. Il a répondu avec une grande gentillesse et une disponibilité à toutes nos questions.
A 23 ans, le jeune meneur français a déjà un beau parcours derrière lui. En 2010, il remporte avec l’équipe de France le championnat d’Europe espoirs. Il est élu meilleur joueur de la compétition. Il compte en équipe de France première 35 sélections. En 2011, il est le 4ème meilleur espoir d’Europe (selon la FIBA) derrière Jan Vesely, Ricky Rubio et Jonas Valanciunas. Il arrive en 2005 au Paris Racing. En 2011-2012 il joue à Gravelines, avant de revenir la saison dernière au Paris-Levallois.
ISBE: A quel âge commences-tu le basket ?
Andrew Albicy: J’ai commencé en mini-poussin. En fait mon grand frère nous a emmené ma sœur et moi à un entraînement de basket. J’ai tout de suite accroché comme ma sœur d’ailleurs.
Donc le basket, on peut dire que c’est d’abord une histoire de famille ?
Oui carrément ! Mon frère nous a initiés et ensuite nous avons tous été à fond dans le basket.
Tu es le seul à avoir fait une carrière professionnelle ?
Ma sœur a joué en ligue féminine. Mais elle est redescendue parce qu’elle a un peu lâché. Mais là, elle souhaite s’y remettre à fond. Elle joue actuellement en nationale 2.
Quand tu es enfant, tu regardes le basket ?
Pas du tout. Je ne suivais pas et je n’y connaissais rien. Plus les années passaient, plus je me suis intéressé au basket et aux joueurs NBA surtout.
Un joueur, une équipe te font rêver à cette époque ?
Pas d’équipe spécialement. Par contre un joueur : Allen Iverson.
A quel moment tu sens que tu peux devenir un joueur professionnel ?
Tu prends conscience des choses en minime. Là, on te dit qu’il faut travailler dur si tu veux pouvoir aller en centre de formation.
Assez tôt finalement, tu en prends conscience ?
Oui c’est ça ! Tu commences à regarder des matchs pros et tu penses à vivre de cela.
En 2005, tu signes à Paris (le Paris Racing à cette époque). C’était logique pour toi de jouer à Paris ? Tu es né en Ile-de-France, tu y as fait tes débuts…
Logique non mais mes parents –surtout mon père- ne voulaient pas que je parte loin (je ne sais pas vraiment pourquoi). En tout cas, c’est ce qu’il voulait. De l’autre côté, Paris me voulait, cela tombait donc bien (rires).
Mise à part une saison à Gravelines, tu as fait toute ta carrière à Paris et dans le championnat de France. Tu es encore jeune (Andrew n’a que 23 ans!). Tu penses un jour tenter l’étranger ou ce n’est pas une « obligation », un objectif pour toi ?
J’y pense. Après, je ne prévois rien. Je regarde les opportunités qui s’offrent à moi mais je ne suis pas fermé.
Quel championnat pourrait te plaire ?
Bonne question ! Avant l’Espagne était très très attractive. Mais avec les problèmes d’argent rencontrés, ça le devient moins. Mais, je pense cependant qu’il reste le meilleur championnat en Europe.
Oui et en plus il y a pas mal de joueurs français y ont évolué (Florent Pietrus, Nando De Colo…) ou y jouent actuellement (Fabien Causeur par exemple).
Oui, c’est vrai.
Tu as 35 sélections en EDF. Peux-tu nous dire ce que tu as ressenti lors de ta première sélection ?
J’étais honoré mais en même temps j’avais une boule au ventre. Je me disais même : qu’est-ce-que je fais là ? (Rires). Mais dans tous les cas, j’étais fier. J’avais la banane. Je me suis dit, voilà, enfin le niveau où je veux être.
L’année prochaine, c’est la coupe du Monde en Espagne. C’est un objectif pour toi ? Il pourrait y avoir pas mal d’absents et donc tu pourrais avoir à nouveau ta chance ?
Oui ça reste un objectif. Mais je n’attends pas que les joueurs aient des blessures pour être dans cette équipe. Je veux y être avec tout le monde parce que je le mérite. Je veux y rester et y être installé.
D’abord, l’Eurocup : content d’y jouer ? Pour le moment c’est un peu dur (5 défaites et une victoire) mais le groupe est malgré tout relevé. Que penses-tu de vos premiers matchs ?
Oui très content car c’est une très belle compétition. Mais déçu aussi. C’est dommage que nous n’ayons pas eu notre équipe actuelle plus tôt. On a très mal commencé cette compétition et c’est déjà fini pour nous malheureusement.
La PRO A : les débuts furent difficiles mais j’ai l’impression que ça y est vous trouvez votre rythme. Tu as cette même impression ? (à ce jour, le Paris-Levallois est à 4 victoires et 4 défaites).
Oui on a eu du mal à se mettre en place et à faire les efforts pour gagner les matchs. On a un groupe intelligent, le comportement a changé. Maintenant, nous sommes bien lancés dans le championnat. On avance doucement mais sûrement.
Individuellement, tu fais une bonne première partie de saison (11,5 points, 7,4 passes et 3 rebonds) ?
Ça va. Je ne suis jamais satisfait mais on gagne donc ça va. C’est le plus important. Faire des stats dans une équipe qui perd, ça ne sert à rien pour moi.
Tu ne lâches jamais. Tu te sens comme un leader de cette équipe ?
Pas vraiment. Il faut que je m’affirme plus encore dans ce leadership et dans cette équipe. Mais oui je ne lâche jamais rien surtout après la saison dernière.
Oui la deuxième partie de saison dernière avait été difficile.
Très difficile mais malgré tout je le prends comme une bonne expérience. Cela m’a fait grandir et j’ai beaucoup appris.
Vous sentez que vous devez prouver ? Notamment aux fans et avec la proximité de la JSF Nanterre qui fait beaucoup parler d’elle.
Non, on n’a rien à prouver aux gens. C’est surtout à soi-même. Je me dois de me rattraper après la saison dernière. Je veux être un très grand joueur, pas un joueur moyen.
Tu regardes la NBA ? Tu as une équipe préférée ? Ton pronostique pour le titre de champion ?
Je n’ai pas d’équipe préférée. Je regarde la NBA mais c’est dur de dire qui va gagner. Il y a Miami qui reste favori mais les Spurs sont toujours là. Et Houston a une bonne équipe aussi. C’est mitigé.
Quels sont tes passe-temps hors du basket ?
J’aime voyager. J’écoute beaucoup de musique. Je joue à la console de jeux vidéo. Je suis un peu tous les sports. En fait j’aime bien toucher à tout.
En guise de conclusion, si tu as un souhait pour cette saison ?
Gagner un titre avec Paris et être élu MVP français. Voilà, là, ce serait le top !
Merci à Andrew Albicy et toute l’équipe souhaite une bonne saison à lui et au Paris-Levallois.
Propos recueillis par Laurie Lepan.