Boris Diaw : ''Le groupe France continue de progresser''

Boris Diaw : ''Le groupe France continue de progresser''

Boris Diaw - San Antonio Spurs - Euipe de France - Bordeaux - Nicolas Batum - Gregg Popovich - Tony Parker - Alexis Ajinça
Crédit photo : CBS Sports

Quelques minutes avant son match de Gala à Bordeaux, Babac nous a accordé très gentiment quelques mots sur l'équipe de France, les JSA Bordeaux et son titre NBA.

Inside Basket Europe : Comment te sens-tu après une finale parfaite cette année ?

Boris Diaw : Bah écoute ça va, je me sens très bien. Ça a été une année forte en émotion, neuf mois pour être plus précis puisqu'il y a d'abord eu le titre de champion d'Europe avec l'équipe de France et une grosse saison avec les Spurs, où nous étions assez revanchards par rapport au scénario de la saison passée, parce que nous ne sommes pas passés loin du titre. En travaillant toute l'année et en jouant de la même façon, nous sommes allés au bout pour gagner.

 

ISBE : Tu as déclaré que la France allait en Espagne pour ramener une médaille. Qu'est-ce qui peut nous faire espérer une médaille malgré les forfaits de Tony Parker et d'Alexis Ajinça ?

 

B.D : Tout simplement parce que le groupe France progresse d'année en année. Quand nous avons gagné le titre de champion d'Europe, on avait dit avant tout que ce n'était le simple fait que nous avions un bon groupe pour gagner un titre. Ça a été la construction d'une équipe sur une décennie et chaque année, c'est le groupe France qui a progressé.

 

On ne parle pas d'individualité, nous avons quasiment les mêmes joueurs de saison en saison. Nous gagnons en expérience notamment les jeunes, les anciens sont là pour guider aussi, et le but, c'est que l'équipe continue de progresser, ensemble.

 

Nous allons à la Coupe du monde avec le titre de champion d'Europe, il faut continuer là-dessus.

Il ne faut pas réduire nos espérances parce que tel ou tel joueur ne vient pas d'une année par rapport à l'autre et c'est pour cela que nous allons tout mettre en œuvre pour aller le plus loin possible dans cette coupe du monde et ramener une médaille.

 

ISBE : La Coupe du monde de basket a moins de médiatisations et de succès que le tournoi olympique et l'Euro de basket. Est-ce que la coupe du monde est moins importante au final, ou est-ce une compétition comme les autres ?

 

B.D : Ce n'est pas moins important du tout. Toutes les meilleures équipes du monde sont là, avec les Etats-Unis, l'Argentine… Après les Jeux Olympiques ont une saveur particulière parce tous les sports sont représentés. La Coupe du monde de basket, pour nous c'est quelque chose de très important et on va la jouer à fond.

 

ISBE : Tu restes à la présidence des JSA Bordeaux. Quel est l'avenir du club et ses futurs projets ?

 

B.D : L'avenir  du club s'inscrit dans un projet long terme. Nous allons essayer de grossir maintenant, avec pour objectif de pérenniser l'organisation, notamment financièrement, et de progresser chaque année, que ce soit en compétition ou dans le cadre de la formation pour dénicher des jeunes qui pourront aider le club à grandir.

 

Nous allons avoir un palais des Sports, et cela fait du bien parce que cela fait longtemps que ce palais n'a pas eu droit aux honneurs du sport. La mairie a fait de gros efforts dans ce sens sur la rénovation du stade. Nous avons à disposition un bel outil, un beau stade et j'espère que cela va créer un engouement pour le basket.

 

ISBE : La NBA semble avoir redécouvert ta polyvalence sur le terrain et vante enfin tes mérites. Est-ce que tu peux avoir la rage, notamment après ton passage aux Bobcats qui t'a valu une mise à l'écart, et donc un certain oubli des observateurs NBA ?

 

B.D : Je prends ces compliments avec plaisirs, mais ce n'est pas le but recherché. Ma philosophie a toujours été d'aider l'équipe, que ce soit en attaque, ou encore en défense, en mettant des points de temps en temps, et dans la passe.

 

On ne gagne pas si on ne pense pas à aider l'équipe. Je ne recherche pas la médiatisation, juste en mettant des points. Aider l'équipe fait partie de mon jeu.

 

Que ce soit en équipe de France ou en NBA, j'ai toujours travaillé pour réussir. Un peu plus avec l'équipe de France puisque l'équipe est quasiment toujours la même alors qu'en NBA c'est un peu plus différent.

 

Ce n'est pas une rage, je ne suis pas du genre à être en rage (rires). Après, le fait qu'ils voient ou ne le voient pas, ce n'est pas grave en soi. Chacun à sa propre vision du basket, c'est aussi pour cela que cela a marché aussi bien à San Antonio, et c'est aussi pour cela que j'ai signé un nouveau contrat avec les Spurs. La philosophie de jeu est en adéquation avec la mienne. La manière dont Gregg Popovich aborde le basket me convient totalement et c'est pour ça que j'arrive à m'épanouir dans ce club.

 

ISBE : Vu les forfaits d'Ajinça et de TP, tu vois jouer au poste 1 ou au poste 5, et surtout vas-tu plus marquer, sachant que beaucoup aimeraient que tu prennes plus de tirs ?

 

Ou les deux qui sait (rires). On verra bien ce que l'on va faire. Si tu veux, quand je commence une action, je ne sais pas encore ce que je vais faire. Quand je lève la balle pour aller au panier, je peux marquer, mais au dernier moment, je peux la passer. Aujourd'hui, je ne suis pas en mesure de te dire ce que j'ai fait faire pendant la compétition (rires).

 

Je pense qu'il va y avoir un travail pour rééquilibrer les choses, notamment par rapport aux points apportés par Tony. Après je ne pense pas que son scoring par exemple va passer par un seul joueur qui va devoir combler ce manque en points. Il va y avoir une différente manière de jouer au sein de l'équipe. Peut-être que je vais mettre plus de points, ou encore que je vais trouver plus de shooteurs longues distances. Aujourd'hui, je ne peux pas te dire si je vais plus scoreur que passeur. Nous allons trouver les meilleures solutions ensemble.

 

ISBE : Par rapport à Gregg Popovich, lui arrive-t-il d'être content ou pas ?

(Rires) Oui, mais cela ne se voit pas. C'est difficile à voir sur son visage quand il est content. Le deuxième jour après la finale, nous nous sommes réunis et nous avions pu voir sa joie.

 

ISBE : Et Nicolas qui est avec toi pour la Game Day de Bordeaux, il ne t'en veut pas un peu ?

Non pas d'inquiétude. Nous savons que c'est la loi du basket.

 

ISBE : Merci beaucoup Boris.

B.D : Avec plaisir.