Antoine Diot :''Je vais faire ce que je fais à Strasbourg''

Pour ce Mondial, le poste de meneur est très regardé par rapport à l'absence de Tony Parker, mais Antoine Diot sait que cela va passer par un collectif plus solide, sans bouleverser les jeux de chacun.

Nous sommes à deux jours d'un gros tournoi pour l'équipe de France qui va devoir affronter le haut niveau européen avec la réception successive de la Croatie, de la Grèce et enfin de la Serbie. Si certains aiment rabâcher que Tony Parker ne sera pas présent, les joueurs de l'équipe de France sont aussi conscients de la force de leur collectif et que chacun jouera son propre jeu avec plus d'intensité, notamment le meneur Antoine Diot.

 

Comment se passe ce deuxième stage à Pau ?

 

Antoine Diot : "Ça suit son cours. Nous sommes très heureux d'être ici, nous avons nos repères puisque nous venons ici chaque été et c'est toujours un plaisir. Nous connaissons le public de Pau, donc on a vraiment hâte de commencer ce premier match. On en a fait un contre la Belgique à Rouen qui était plutôt correcte, mais à nous de continuer."

 

"Cela fait maintenant deux semaines que nous sommes tous ensemble, il faut monter en puissance maintenant. Nous allons jouer un tournoi qui est difficile, avec des équipes qui sont très fortes, que l'on attend vraiment au top. A nou de monter en puissance encore une fois et de nous jauger par rapport à ces équipes-là."

 

"Physiquement nous sommes de mieux en mieux. On a eu un peu plus de mal sur les premières semaines, mais c'est normal puisque c'est une reprise. Maintenant, on commence à avoir plus de courses, plus de contestations, plus d'intensité et cela vient avec le physique. Une fois ce stade dépassé, nous travaillerons plus sur la précision."

 

Est-ce que l'on ressent de la concurrence ou de la tension puisque Vincent Collet a décidé de partir à douze à l'issue de la semaine paloise ?

 

A.D : "Une tension, non ! Tout le monde donne son maximum. Moi-même, je ne suis pas protégé, tout peut arriver. Tant que la liste des 12 n'est pas donnée, on ne sait jamais ce qu'il peut se passer. Tout le monde joue sa carte à fond. Encore une fois, il n'y a pas de concurrence malsaine ou quoique ce soit, tout le monde donne son maximum et cela pousse le groupe vers le haut."

 

Tu comprends le forfait de Tony Parker ?

 

A.D : "Personellement c'est quelqu'un qui m'a fait énormément progresser. Le côtoyer est toujours un plaisir. Déçu oui si on veut, mais tout le monde le comprend. Maintenant, il va falloir vivre avec. TP était notre leader et il va falloir trouver d'autres réponses, et je pense que cela passera par le collectif. Chacun devra donner un peu plus de sa personne pour pallier cet énorme manque."

 

ISBE : Quel va être ton rôle sur le terrain ?

 

A.D : "Je vais faire ce que je fais à Strasbourg tout simplement. Cela ne sert à rien de changer de jeu. On prend les joueurs par rapport à ce qu'ils font en saison, donc je ne vois pas pourquoi je changerai en équipe de France. C'est sûr que j'aurai moins de responsabilités qu'à Strasbourg, mais mon jeu restera le même, avec de l'intensité et tout ce qu'il faut pour aider l'équipe de France."

 

ISBE : Comment tu définis ton jeu ?

 

A.D : "J'ai un jeu complet. Je pense que je commence à avoir un jeu de plus en plus fiable. Je joue le rôle de gestionnaire, mais c'est vrai que je suis plutôt passeur. Là mon rôle sera de faire jouer les leaders de l'équipe comme Boris Diaw, Nicolas Batum, Nando De Colo... Je dois les mettre en bonne condition, sans oublier de prendre les tirs quand j'ai la possibilité de prendre des shoots ouverts."

 

ISBE : Est-ce que Vincent Collet est un coach différent de ce que tu as à Strasbourg ?

 

A.D : "Non, puisque la philosophie de jeu est toujours la même, et elle est encore plus prononcée cette année en raison de l'absence de Tony. Comme je l'ai dit, notre jeu se tournera davantage sur le collectif et Vincent est exactement le même. L'absence de TP nous concerne, mais aussi le coach. S'il est en place, c'est pour faire du Vincent Collet et non pas jouer le style d'un autre coach."

 

ISBE : Est-ce que tu as des craintes par rapport à l'adversité du groupe que vous avez pour ce Mondial ?

 

A.D : "Des craintes non, mais nous avons un gros groupe, le groupe de la mort même. On sait que nous sommes dans un groupe casse-gueule parce que tu peux vite te retrouver quatrième (donc un 1/8e de finale possible contre l'Argentine, la Grèce ou la Croatie) , mais si tu t'en sors bien cela peut aussi t'ouvrir des portes. C'est à double tranchant."

 

A.D : "Je pense qu'il y a beaucoup d'équipes dans ce Mondial, après les deux leaders que sont l'Espagne et les USA,qui peuvent reéllement jouer leurs cartes. Nous en faisons partie. A nous d'avoir de belles ambitions, et de continuer à bosser."

 

ISBE : Tu as déjà 44 sélections en EDF, tu es un jeune cadre chez les Bleus ?

 

A.D : "Je ne vais pas dire que je suis un vieux, mais c'est vrai que je commence à connaître la musique et les compétitions. J'apprécie d'avoir ce maillot bleu, le fait que mes coéquipiers me font confiance. Je dois continuer mon apprentissage, parce que je pense que j'ai encore pas mal de choses à apprendre, mais ça vient avec les années."

 

ISBE : Tes débuts en Bleu ont été malheureusement marqués par cette blessure au dos. Tu n'as jamais eu peur de revenir en EDF avec ce qu'il s'est passé pour toi ?

 

A.D : "En fait avec le dos tout s'est enchaîné très vite. Ça a été un gros coup d'arrêt. Mais en bossant, notamment avec un préparateur mental, je suis revenu étape par étape en mettant un peu entre guillemets l'équipe de France, ou du moins je n'y pensais plus. La saison qui a suivi a été plutôt bonne, j'ai été rappelé et tout s'est très vite enchaîné. Donc, je n'ai pas eu de crainte par rapport à ça, puisque je n'y pense pas tout simplement."