Cédric Gomez (FAC du Basket) : ''Ne jamais cesser de se battre !''

Cédric Gomez (FAC du Basket) : ''Ne jamais cesser de se battre !''

Cédric Gomez - FAC du Basketball

Comme vous le savez nous sommes très proches de la FAC du Basket, le camp des free agents qui se déroule à Limoges. Le joueur que nous avons eu le plaisir d'interviewer est Cédric Gomez, ancien joueur de Brest, Poitiers Basket et Nantes qui a enchaîné les deux sessions de la FAC version 2014. Nous vous invitons à partager ce très bon moment...

Inside Basket Europe : Bonjour Cédric, merci d'avoir accepté cette interview.

Cédric Gomez : Pas de problème.

Connaissiez-vous la FAC du Basket avant cette année ?

Je connaissais Franck (ndlr : Franck Chrétien, le directeur de la FAC) que j'ai rencontré à de multiples reprises, notamment lorsque Poitiers venait jouer à Limoges. J'ai des amis qui ont participé à la FAC et je connaissais en gros le concept, pas trop en détail.

Quand avez-vous décidé de vous inscrire pour ces sessions ?

Je cherchais des camps à faire. Je n'ai pas forcément pu en faire en fonction des dates. J'ai téléphoné à Franck pour en savoir plus et fin juillet je me suis inscrit.

Durant l'été vous avez fait du travail individuel pour vous maintenir en forme ?

J'ai bossé tout seul avec le programme d'un ami à moi. Je suis arrivé dans une forme correcte à la FAC, je n'étais pas hors de forme, c'est certain. Chez moi il n'y a pas grand monde qui joue au basket donc j'ai travaillé seul et en extérieur.

Que pensez-vous de l'accueil, de la prise en charge, de l'encadrement et de ce qui est proposé à la FAC ?

C'est vraiment bien fait. Nous avons tout sur place, les logements, le restaurant et la FAC est à côté. On peut penser au basket dans les conditions d'un club professionnel. Il y a toujours un bénévole qui est là pour t'accueillir. Franck est sur place quasiment 24/24. Les gens que j'ai cotoyé ici sont des gens tranquilles, qui ne se prennent pas la tête, ils sont vraiment gentils.

C'est quelque chose à laquelle vous tenez cet esprit quasi familial...

Oui tout à fait. J'ai beaucoup joué à Poitiers qui est un club "familial" donc je suis habitué à avoir avec moi des gens simples et gentils qui font oublier le côté pro. C'est plus sympa de se retrouver avec des personnes comme ça plutôt qu'avec des gens qui n'ont pas envie d'être là et qui font la gueule.

Dans une session de la FAC, quel esprit règne entre joueurs... c'est détendu mais quand même studieux ?

J'avais un petit a priori pensant que les gars seraient là pour trouver un job et qu'ils allaient "croquer" pour essayer de se montrer. Mais ce n'était pas ça du tout. On avait une bonne équipe, on laissait le jeu venir à nous et forcément il y a une hiérarchie qui se créée en fonction des niveaux mais personne n'a pensé qu'à lui-même, c'est comme une équipe. On était sérieux, en avance à l'entraînement pour bosser dans la bonne humeur, retrouver du rythme dans une condition pro avec deux trainings par jours. La FAC nous permets de nous entrainer dans des conditions pro en faisant des matchs... si tu t'entraines dans un club comme ça arrive parfois, le coach va forcément favoriser son groupe et ses joueurs, c'est logique. Ici on est tous ensemble.

Sylvain Lautié nous disait la semaine dernière qu'il était difficile de se comporter en coach comme si c'était sa propre équipe. Et vous en tant que joueur expérimenté, comment avez vous appréhendé ce rôle de leader naturel dans le groupe ?

C'est venu naturellement... je suis meneur de jeu déjà donc ça fait partie de mon rôle de parler aux autres. Avec les autres plus anciens, quand il y avait un petit coup de mou, on parlait. C'est venu naturellement du fait de notre expérience et des rôles qu'on a eu dans nos clubs. C'est vrai que Sylvain nous a dis clairement que nous n'étions pas en club et qu'il serait difficile de mettre en place quoi que ce soit. Il a bien crié un petit peu mais comme il l'a dit, il faut s'adapter à la situation et aux niveau de joueurs qu'il n'a pas choisi... c'est encore plus vrai pour les coachs.

Vous avez conseillé des joueurs moins anciens que vous ?

Oui quand un joueur ne respectait pas les bases de son travail, j'allais lui expliquer quelques petites choses pour ne pas désservir l'équipe. En dehors des parquets, on a tous partagé nos expériences, la galère dans laquelle on se trouve et on a aussi expliqué à des plus jeunes ce qu'il fallait faire ou ne pas faire pour intégrer ce système de basket pro.

Il y a les entrainements et les matchs, mais aussi les interventions (mutrissionisme, musculation, reconversion...)...

C'est intéressant, j'ai appris des choses, sur la prépa mentale en particulier, mais j'avoue que c'est dur à suivre parfois parce que le rythme est fatiguant. Je pense qu'à n'importe quel niveau et à n'importe quel moment de la vie on apprend des choses. Sur les interventions j'ai certes appris des choses mais il m'est arrivé d'en partager aussi en fonction de ce que j'avais vécu. Ce sont de petits points qui peuvent te permettre d'aller plus loin dans ta carrière.

Est-ce que tout le monde a la même manière d'aborder cette situation de "en recherche d'un club" ?

Déjà il y a deux choses différentes... soit tu n'as pas de club parce que tu n'as pas eu de contact, sois tu as eu des contacts, comme moi, et tu as refusé des opportunités. Je suis là entre guillemets "parce que je l'ai voulu" ! Les jeunes disent que c'est plus dur parce que ci ou ça... oui c'est plus dur, mais c'est justement pour ça qu'il faut continuer à se battre, un club tu peux le retrouver maintenant ou dans un mois et une fois que tu es en équipe il faut continuer à en vouloir et ne jamais se dire que tu es tranquille. Là on voit bien que c'est difficile et je pense que tous les joueurs passés ici saisissent bien cette notion.

Un troisième US en NM1... la règles de moins de 23 ans... est-ce que ça précipite le phénomène de chomage chez les joueurs ?

Pour les joueurs qui ont passé cet age des 23 ans, c'est compliqué. En Pro B tu mets trois jeunes plus trois US et tu vois vite qu'il ne reste que quatre places pour placer des joueurs comme moi. Il y a des joueurs de qualité en Pro B qui pourraient jouer en club et qui n'y parviennent pas parce qu'il y a ces règles.

Qu'est-ce qui pourrait faire changer tout ça ?

Je me souviens d'une époque où il y avait deux Américains par club... mais c'était des sacrés joueurs. On n'était pas ridicule avec ces équipes... Limoges, Nancy... ces équipes ont gagné dans ces configurations-là. Autant je peux comprendre qu'en Pro A on rallonge les effectifs avec des Américains, mais en Pro B, NM1 ou NM2... un seul étranger suffirait. Il n'y a pas de coupe d'Europe à jouer dans ces catégories là donc je ne vois pas pourquoi faire venir plus de joueurs étrangers. Il y a eu des époques où on avait fait grève pour montrer notre mécontentement... c'est une idée aussi. Il faudrait voir dans les autres championnats en Europe comment ça se passe et pourquoi pas uniformiser tout ça. Je pense que les gens ont aussi besoin de s'identifier à des joueurs et pour ça il faut des joueurs qui restent... C'est rarement le cas avec les US.

vous parliez d'opportunités que vous avez refusé... qu'est-ce qui aujourd'hui pourrait vous faire accepter ?

Je suis totalement un joueur de club. Je suis dans l'organisation, je suis là pour faire briller les gens et je ne tire pas la couverture à moi. Je n'aime pas jouer qu'avec des mercenaires. Je cherche une aventure humaine dans ce que je sais faire... je tiens aussi compte de la situation géographique car il ne faut pas négliger le fait que ma compagne a aussi besoin de mener sa vie pro de son côté.

Merci beaucoup Cédric...

Merci à vous.